Le terme de parentalité positive suscite souvent chez les adultes des réactions plutôt négatives. Chez la plupart des gens, y compris chez des professionnels de l'éducation, ce terme renvoie à une opposition entre une parentalité qui serait positive, et qui s'opposerait à une parentalité qui elle, serait négative. Personnellement j'aime beaucoup ce terme, parce qu'il décrit exactement pour moi l'esprit de ce dont il est question dans cette posture relationnelle. Mais j'avoue, ce n'est pas si évident au premier abord...C'est grâce à un échange avec ma collègue Flore Viard, de Fami'lien (https://fami-lien.fr/), que j'ai pu éclaircir le sens de ce terme.
Le conditionnement éducatif
La plupart d'entre nous avons appris depuis notre plus jeune âge, à distinguer le bien du mal, ce qui est juste ou pas, etc...En réalité, ces notions, sont à la fois claires pour certaines choses (nous sommes à peu près tous d'accord que tuer quelqu'un c'est "mal"), et moins pour d'autres, ou la notion de ce qui est bien ou mal dépend finalement de la perception de chacun. La seule chose qui est sûre, c'est que définir que quelque chose est bien ou mal, c'est surtout porter sur cette chose un jugement moral. Car oui, nous sommes dans une culture du jugement, et donc, nous avons appris à juger et aussi à NOUS juger. C'est la raison principale qui fait que lorsqu'on entend parler de parentalité "positive", on peut se sentir jugé, ou se juger soi même, parce que ça vient mettre en lumière le fait que malgré toute notre bonne volonté, et toutes nos bonnes intentions, nos actes puissent avoir un impact négatif, et en particulier sur ce que nous avons de plus précieux, à savoir nos enfants. Si à la fois cela nous permet de prendre conscience que oui, on peut avoir une responsabilité dans la façon dans la façon dont on est en relation avec nos enfants, sur leur devenir en tant qu'adulte, à la fois, le fait que ça suscite de la culpabilité, n'amène que très rarement une volonté d'évolution clairement positive. Parce qu'on culpabilise, et qu'on se juge encore plus, sans pour autant que ça nous renseigne sur comment faire autrement...
Merci la CNV
En l'occurence, penser en terme de positif et négatif, est l'exact contraire du postulat de la parentalité positive, qui justement, est une approche qui s'abstient de tout jugement et en particulier moral. C'est en effet en se rapprochant de la Communication NonViolente (CNV), qui est un des fondements de la parentalité positive, qu'on peut percevoir la subtilité de ce terme. En CNV, on parle de communication non violente, non pas pour dire qu'il existe une communication violente. mais pour attirer l'attention qu'il existe des façons différentes de communiquer, et que celle de la CNV permet à celui qui la pratique, d'agir avec plus de conscience, et de ce fait, de se donner les moyens de communiquer qui lui garantisse le maximum de chances d'être entendu et compris. et en parentalité positive, c'est exactement la même chose. Parce que la question centrale, dans l'histoire, c'est "quand je m'exprime et que je ne suis pas entendu, que mes besoins et mes limites ne sont pas respectées, qui se fait le plus de mal ? " Et oui , en réalité, la parentalité positive, c'est d'abord et avant tout positif pour les adultes, puisque ceux ci vont trouver dans cette approche des moyens d'être plus efficaces, d'agir avec davantage de conscience, et d'augmenter leurs chances de vivre ce à quoi ils aspirent dans leur relation avec leurs enfants….Mais pas que.
Vivre avec la joie du coeur
Ainsi, en parentalité positive, comme en CNV, au delà de savoir si ce qu'on fait est bien ou mal, une seule question est importante :
"ai-je de la joie à vivre ce que je vis ? "
Vous criez sur vos enfants ? Vous vous épuisez à répéter 50 fois la même chose ? Vous êtes persuadé"e"s que c'est ça l'éducation, et que c'est un passage obligé et l'assumez parfaitement ? Très bien ! Je vous encourage donc à continuer et à aller au bout de votre expérience relationnelle. Mais si par hasard, il vous arrive de vous sentir découragés, frustrés, de crier à contre cœur, de punir alors que ce n'est pas ce que vous souhaiteriez, ou de renoncer à quelque chose d'important pour vous par résignation, alors je vous en conjure, cessez de vous faire violence à vous même. La parentalité positive peut vous aider à vivre autre chose, et on ne le dira jamais assez, mais avant d'être bienveillant envers son enfant, il est préférable de commencer par l'être envers soi même….
Pour aller plus loin...
Si vous souhaitez en savoir plus sur la parentalité positive, et découvrir toutes les proposition d'accompagnement que je propose, consultez mes propositions d'accompagnement: https://mesmainsontlaparole.jimdo.com/familles/ateliers-collectifs/
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